2024 : Cycle 15 « Santé, Protection sociale : faut-il changer de modèle ? »

Mercredi 24 janvier 2024

L’accès de tous à la santé, bien supérieur, est érigé en priorité universelle. En France, elle est inscrite dans la Constitution. Si notre pays est avancé en comparaison internationale, il pâtit de certaines insuffisances notamment en matière de décès évitables ou d’accès aux soins et aux professionnels de santé par exemples. Chacune à leurs manières, ces carences sont mises en avant et rappelées par les Français lorsqu’ils s’expriment sur la protection sociale et le système de santé. Cette première session vise à dresser un bilan de l’existant post COVID, tout en les mettant au regard des attentes exprimées au travers des enquêtes d’opinion et des demandes des usagers.

Jeudi 25 janvier 2024

Premier poste de dépense public, la protection sociale et singulièrement sa dimension santé sont dans une situation financière difficile que la crise sanitaire n’a fait qu’accentuer. La question de la soutenabilité est très régulièrement au centre des débats publics. Cependant, elle ne peut être appréhendée que sous la seule dimension financière. Elle sera ici appréciée également dans ses dimensions économiques mais aussi sociales, politiques et culturelles. Elle sera également analysée à l’aune des chocs annoncés du vieillissement, de la nécessaire transition écologique et des tensions financières en résultant. Plus que jamais, le système de protection sociale dans son ensemble et celui de la santé en particulier sont confrontés à des difficultés de pilotage, d’arbitrage et de priorités que cette session visera à analyser, clarifier et mettre en perspective.

Mercredi 13 mars 2024

La crise Covid a eu, entre autres effets de révéler un système de gouvernance de la protection sociale et du système de santé complexe et parfois fragile. Les crises institutionnelles réelles ou supposées ont été mises en exergue pour en expliquer les carences et les dysfonctionnements qu’il faudra analyser et discuter. Elle a également révélé des institutions et des acteurs d’une grande diversité mêlant des statuts (services publics et privés), des modes de financement (lucratifs et non lucratifs), et des échelons d’intervention (national et local) très variés que l’on analysera pour en comprendre l’articulation, la gouvernance et la régulation.

Mardi 2 avril 2024

La protection sociale et particulièrement le système de santé ont souvent été déclarés en crise. Quelle définition peut-on donner de la crise en santé et dans le social ? Est-ce objectivable ou lié à une situation « d’insécurité sociale » permanente et inextinguible lié au fait que la maladie comme la précarité ou le vieillissement sont aujourd’hui moins bien acceptés et tolérés, reportant sur le système des attentes et des espoirs auxquels il ne pourra jamais totalement répondre ?  On reviendra sur la notion même de crise pour en reconstituer la genèse et en donner les principales explications, tout en essayant d’examiner les enjeux et les alternatives qui s’offrent aux différentes institutions sociales et de santé.

Mercredi 3 avril 2024

La recherche d’une plus grande efficacité et d’une meilleure efficience sont aujourd’hui devenus autant des impératifs objectivables (raréfaction des ressources financières et humaines, poids de la dette, etc.) que des leitmotivs servis pour expliquer et justifier les très nombreuses réformes que connaissent la protection sociale et singulièrement la santé. Cette session essaiera de mesurer et d’évaluer l’efficacité et l’efficience du système, d’en mesurer les coûts et leurs évolutions tout en dressant les pistes de transformation et de régulation qui s’offrent à la protection sociale et au système de santé.

Vendredi 24 mai 2024

Si, selon l’adage, « le travail, c’est la santé », l’activité professionnelle peut également être analysée comme une source de risques notamment pour les travailleurs (maladies professionnelles, accidents du travail) mais également pour tous les individus en raison des diverses pollutions qu’engendre l’activité économique. Cette session analysera les externalités positives et négatives qu’engendre le travail sur la protection sociale. Elle mettra ainsi en lumière les relations ambiguës que peuvent entretenir la protection sociale et l’emploi à la fois source de financement pour le système, d’émancipation et de bien-être pour les individus et en même temps facteur de risques individuels et collectifs. Dès lors, plusieurs questions seront abordées et notamment le positionnement de la protection sociale et de la santé face aux maux du monde du travail, entre accompagnement de ses transformations, préventions des risques professionnels et plus récemment investissement dans les problématiques de santé environnementale.

Jeudi 20 juin 2024

Le vieillissement de la population est un fait majeur du XXIème siècle. Parmi les politiques publiques mises en avant pour l’accompagner, la protection sociale est en première ligne. Au-delà de son impact sur le financement et la structuration de la protection sociale, ce vieillissement exacerbe et met en exergue plusieurs dimensions : celle de l’accompagnement des populations vieillissantes et/ou en perte d’autonomie par les acteurs du soin et celle de cet accompagnement dans des territoires très divers tant au niveau géographique que social ou économique. Dès lors, plusieurs questions – et autant de défis – se posent pour le système de santé et la protection sociale : celles du bon échelon d’intervention et du bon acteur mais également celles de l’accès à ces professionnels et la manière dont les politiques publiques peuvent structurer l’offre afin de le garantir à tous les citoyens et notamment aux seniors.

Vendredi 21 juin 2024

Quel rôle du patient et des usagers dans le système de protection sociale ? Alors même que la protection sociale et plus particulièrement la Sécurité sociale s’est bâtie sur l’idée d’une démocratie sociale confiant aux « intéressés eux-mêmes » une responsabilité dans son gouvernement, cette question est restée d’actualité. En effet, le système de protection sociale a eu plutôt tendance à faire des assurés, des allocataires ou des ayant-droits des sujets de politiques sociales plus que de réels acteurs. Dès lors, comment inverser cette tendance alors-même que les citoyens réclament une plus grande prise en compte de leurs souhaits, de leurs attentes et de leurs aspirations ? Cette session abordera la manière dont la protection sociale et le système de santé mettent ou remettent l’usager au « centre », par quelles techniques et quelles expérimentations elle s’y essaie. Elle montrera également qu’en même temps qu’elle suscite l’empowerment, elle expérimente tout autant un autre concept centré sur la responsabilisation de l’usager et du patient.

Jeudi 10 octobre 2024 – à confirmer, date en option

Alors que le système de santé à connu dans les années 2000 un virage ambulatoire, il en connaît un nouveau avec la prévention. Appelée de ses vœux par Emmanuel Macron, elle semble aujourd’hui être au cœur des politiques publiques de protection sociale. Pas une Convention d’objectif et de gestion (COG) des branches de Sécurité sociale n’y échappe. De la même manière, la protection sociale doit être moderne et les avancées des big data, l’émergence de l’intelligence artificielle semblent être autant d’outils pour lui permettre d’y parvenir. Cependant, au-delà des effets d’annonce et des injonctions, que peut-on dire de la prévention et de la modernisation de l’intervention en santé et dans les autres risques sociaux ? De quoi parle-t-on ? Quelles sont les secteurs les plus perméables, les réalisations à l’œuvre et les acteurs qui les portent ? Enfin, au-delà des effets d’annonces qui se multiplient, que peut-on dire sur les risques introduits par ces nouveaux concepts et le retour sur investissement promis par la prévention et la modernisation ?

Jeudi 14 novembre 2024 – à confirmer, date en option

Cette session de clôture, réalisée après le voyage d’études, permettra d’identifier les enjeux et les défis actuels de la protection sociale et du système de santé et essaiera de dégager des pistes de transformation à mettre en œuvre.

Septembre 2024